Ingénieur et architecte naval, Benjamin Muyl œuvre depuis plus de vingt ans dans la conception des bateaux français et étrangers pour la Coupe de l’America. Il a fait partie du bureau d’études pour la construction de plusieurs Imoca, dont , de Charlie Dalin, vainqueur du Vendée Globe 2024-2025, conçu par son confrère Guillaume Verdier.
Sur 40 Imoca (monocoques de 18 mètres) engagés dans l’édition 2024-2025 du Vendée Globe, 25 bateaux – dont les 10 premiers, déjà arrivés – sont des foileurs (dotés d’appendices latéraux leur permettant de voler au-dessus de l’eau). Peut-on dire que l’on ne peut plus gagner cette course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, avec un bateau à dérives d’ancienne génération ?
Hors accident, comme la collision avec un animal ou un objet flottant, ou autre avarie grave, et dans des conditions météorologiques classiques pour la saison lors de laquelle se dispute cette épreuve, un bateau foileur est effectivement plus rapide autour du monde qu’un non-foileur. Les foils font partie des solutions technologiques qui fonctionnent et qui semblent désormais incontournables pour aller vite.
C’est un avantage significatif, mais pas suffisant pour gagner un Vendée Globe. Encore faut-il disposer d’une équipe technique très organisée, dotée de moyens forts, et avoir un bateau et un skippeur parfaitement préparés pour boucler la course avec un minimum de problèmes techniques.
Après une édition 2020-2021 lente, marquée par une météo atypique, le temps de référence en solitaire en Imoca autour du monde de soixante-quatorze jours, établi lors de l’édition 2016-2017, est passé à soixante-quatre jours pour Charlie Dalin et Yoann Richomme, 1er et 2e de ce Vendée Globe, et soixante-sept jours pour Sébastien Simon, 3e. Etes-vous surpris ?
Non, c’est un grand pas, mais en fonction de l’évolution du règlement de la classe Imoca, il est possible que les meilleurs skippeurs gagnent encore cinq ou six jours dans les années à venir.
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