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« Le procès en inutilité de la culture gagne du terrain en France, le même qui est à l’œuvre dans l’Amérique de Donald Trump »

Du grand spectacle, riche en passions, a été donné à Dijon, le 20 mars. Non par des comédiens au théâtre, mais par les élus de la région Bourgogne-Franche-Comté réunis en assemblée plénière. Lors du vote du budget, exercice a priori peu poétique, il fut question de création et de l’exposition sur « L’Art “dégénéré” », au Musée Picasso, à Paris. Les élus du Rassemblement national (RN) sont persuadés, lors de cette séquence, d’avoir été comparés à des nazis et cet épisode dit beaucoup sur le sale quart d’heure que passe la culture en France.

Tout a commencé quand le conseiller régional RN Julien Odoul a estimé que la région, tenue par la gauche, pouvait économiser 65 millions d’euros en coupant des subventions qu’il juge inutiles, notamment celles pour l’art contemporain. La position de l’élu n’a rien d’atypique, une partie de la population assimilant l’art actuel à une escroquerie.

Dans ce registre, Julien Odoul est un artiste du champ lexical brutal et du clash permanent. Sur la culture subventionnée, il a la gâchette facile. Quelques formules ont également fait sa réputation, résonnant sur les réseaux sociaux : ; l’écriture inclusive est un propreà ; la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura est l’.

Une approche culturelle qui se répand

C’est alors que monta sur scène Nicolas Soret, vice-président de la région, biberonné au socialisme par Martine Aubry et à l’art populaire par la manifestation Lille 2004, année où la ville du Nord était capitale européenne de la culture : (…)(…)

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