En lâchant tous ses adversaires dès sa première attaque, dans la côte de La Redoute, à 34 kilomètres de l’arrivée, Tadej Podacar a remporté, dimanche 27 avril, en Belgique, la 111e édition masculine de Liège-Bastogne-Liège, épreuve créée en 1892 et surnommée « la doyenne des classiques ».
La course fait également partie des « monuments » du cyclisme, le club des cinq courses d’un jour les plus prestigieuses, où figurent par ailleurs Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et le Tour de Lombardie. Cette nouvelle victoire permet au Slovène de compter désormais neuf succès en carrière lors de ces prestigieuses épreuves. Il s’agit aussi de la troisième victoire de Pogacar lors de Liège-Bastogne-Liège. Le Slovène a bouclé le parcours de 252 kilomètres sans une immense émotion, avec 1 min 3 s d’avance sur l’Italien Giulio Ciccone (2e) et l’Irlandais Ben Healy (3e). , a expliqué Pogacar au micro des organisateurs.
Avec son maillot arc-en-ciel de champion du monde sur les épaules, le leader de l’équipe UAE Emirates s’est imposé avec une facilité déconcertante et en appliquant une stratégie qui a maintes fois fait ses preuves. Pogacar a, dans un premier temps, demandé à ses coéquipiers de maintenir le peloton à une distance respectable de l’échappée matinale, composée de douze hommes, dont les Français Mathis Le Berre (Arkéa-B & B Hotels), Rayan Boulahoite et Valentin Retailleau (Total Energies). Une fois ces fuyards rattrapés, les hommes de main du Slovène ont encore durci la course pour permettre à leur patron de se faire la belle dans La Redoute (1,6 kilomètre à 9,5 %), dès que ses adversaires étaient suffisamment émoussés.
Ben Healy et Giulio Ciccone les plus vaillants
, a détaillé le triple vainqueur du Tour de France (2020, 2021, 2024).
Présenté comme l’un des seuls coureurs à pouvoir contrarier les plans de Pogacar, le Belge Remco Evenepoel (Soudal-Quick-Step) n’a même pas fait illusion. Dès la première accélération du Slovène, qui n’était même pas l’une des violentes attaques qu’il sait placer, Evenepoel a cédé, dépassé, incapable de tenir le coup de pédale léger et rapide du Slovène. Le champion olympique sur route lors des JO de Paris s’est finalement classé à la 59e place, à 3 min 11 s du vainqueur.
Une fois seul en tête, Pogacar a accentué son avance sur ses poursuivants avec régularité, mettant à profit chaque côte pour grappiller quelques secondes supplémentaires. Parmi les coureurs « normaux » qui se sont battus pour la deuxième place, l’Italien Giulio Ciccone (Lidl-Trek) et l’Irlandais Ben Healy (EF Education) ont été les plus vaillants. Le Britannique Tom Pidcok (Q 36.5) et Julian Alaphilippe (Tudor) ont cru, un temps, pouvoir se battre pour le podium avait d’être repris par le groupe des battus du jour. Le Français a terminé en 58e position, en franchissant la ligne plus de trois minutes après Pocacar. Le premier Tricolore est Axel Laurence, 8e à 1 min 10 s.
La surprise Kim Le Court
Chez les femmes, Kim Le Court a créé la surprise en prenant le meilleur au sprint sur deux des favorites, les Néerlandaises Puck Pieterse (Fenix-Deceuninck), deuxième, et Demi Vollering (FDJ-Suez), troisième. La Mauricienne semblait pourtant hors du coup quand un petit groupe de quatre s’est détaché à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée. Mais, quand la championne du monde Lotte Kopecky (SD Worx-Protime) lâchait prise dans une dernière difficulté, Kim Le Court est, elle, parvenue à revenir sur les femmes de tête et à ne plus laisser filer le bon wagon.
Cédrine Kerbaol, se voyait bien, elle, jouer le rôle de la locomotive. La Française de l’équipe EF Education-Oatly a multiplié les attaques, pris une première échappée avant de repartir avec les favorites quand la course s’est décantée en fin d’étape. Elle a même repris la poudre d’escampette en solitaire à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, mais était trop juste pour tenir tête à ses trois rivales. Elle a finalement été la moins rapide lors du sprint final et termine à la quatrième place.
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