Il n’y avait finalement pas grand-chose à retenir de l’intervention de plus de trois heures d’Emmanuel Macron sur TF1, le 13 mai. Faute d’annonces fracassantes sur un potentiel référendum, une phrase a cependant réussi à retenir l’attention. Le chef de l’Etat a appelé à . Même si le mot n’a pas été prononcé, il s’agirait de réhabiliter l’idée d’une « TVA sociale ». Celle-ci consiste à affecter une fraction du produit de la taxe sur la valeur ajoutée aux dépenses de Sécurité sociale en substitution d’une partie des cotisations prélevées sur les salaires.
Jusqu’à présent, les tentatives pour mettre en œuvre une telle mesure ont plutôt laissé des mauvais souvenirs à ceux qui s’y sont risqués. En pleine campagne d’entre-deux-tours des élections législatives de 2007, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’économie, s’était fait piéger lors d’un débat avec Laurent Fabius, qui lui demandait si le gouvernement avait bien l’intention d’augmenter la TVA. L’aveu avait coûté son poste à M. Borloo, ainsi qu’une cinquantaine de sièges de députés à la majorité de Nicolas Sarkozy et elle avait valu à Laurent Fabius, au soir du second tour, les félicitations de Jean-Luc Mélenchon.
On l’aura compris, la TVA sociale est un objet politique radioactif à haute intensité démagogique. Depuis son évocation par le chef de l’Etat, nous assistons à un jeu de postures entre des syndicats farouchement opposés à cette translation fiscale , selon le mot de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et un patronat qui voit dans la mesure un moyen rêvé de baisser le coût du travail. Quand on ajoute à cela l’absence d’une majorité cohérente au Parlement, il est facile d’imaginer que le ballon d’essai lancé par Emmanuel Macron a peu de chances de trouver un débouché politique d’ici la prochaine présidentielle.
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