Monsieur le Président, vous nous aviez promis la fermeté. En août 2007, face aux policiers d’Evry (Essonne), vous annonciez une ère nouvelle : fini le laxisme, fini l’impunité. , disiez-vous, était . Quelques jours plus tard, le 10 août 2007, la loi sur les peines planchers était promulguée. Pour les récidivistes, les peines minimales devenaient obligatoires : un an de prison pour un délit puni de trois ans, quatre ans pour un délit puni de dix ans.
Le message était limpide : en France, les récidivistes paieront désormais le prix fort. Cette sévérité, vous affirmiez la devoir mais aussi. Comme la moitié des condamnés en France, j’ai payé les conséquences de cette sévérité pour des délits de droit commun en récidive : j’ai été incarcéré en détention provisoire immédiate, appel ou pas. J’ai assumé mes actes sans me plaindre comme beaucoup d’autres citoyens.
Monsieur le Président, vous étiez, en 2007, l’homme du verbe cinglant et de l’action rapide. , marteliez-vous, en mars 2012, à Bordeaux. Dans votre République, il n’y avait . Des circonstances atténuantes, oui, mais de l’impunité, non : pas d’excuse pour le délinquant, pas d’excuse pour le criminel. Ces mots, prononcés avec conviction, ont structuré votre vision de la justice et façonné une politique pénale dont vous étiez fier.
Rapide, visible, exemplaire
Pourtant, le 25 septembre, après votre condamnation à cinq ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs », vous vous êtes tenu face aux caméras, le visage blême, dénonçant une décision . Lors de ma condamnation, en 2007, j’ai écouté le verdict sans me plaindre et aucun micro n’a demandé au citoyen lambda que je suis son avis. J’ai simplement exécuté ma peine sans remettre en question la motivation des magistrats.
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