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« La dépendance liée à l’âge devrait être financée par un dispositif similaire à la Sécurité sociale »

La charge économique que représente la dépendance liée au vieillissement explique sans doute qu’un véritable projet de loi grand âge se fasse attendre depuis bientôt vingt ans. Il
convient donc de savoir si ce nouveau risque peut être évité d’une part, si l’on peut en
réduire le coût lorsqu’il survient, d’autre part. Sur le premier point, il est probablement possible d’en reculer un peu l’échéance grâce à la prévention. Mais l’allongement de
l’espérance de vie, s’il se poursuit au même rythme qu’aujourd’hui, ne fera que repousser le problème. Sur le deuxième point, soulignons que ce coût de la dépendance est souvent amalgamé avec les autres coûts de la vie au grand âge, ce qui augmente artificiellement la facture. Les coûts de l’habitat et de la vie ordinaire ne doivent pas y être intégrés, puisqu’ils relèvent de ce qu’a toujours financé pour elle-même la personne devenue dépendante.

Il en va de même des coûts en soins médicaux, qu’assume comme pour tout un chacun l’Assurance-maladie, y compris les prestations de prévention. Le vrai coût de la dépendance liée à l’âge se résume au financement de la présence humaine nécessaire auprès de la personne concernée, dès lors qu’elle doit être aidée pour continuer de vivre décemment et en sécurité, au sein de la communauté qui est la nôtre – et non, comme trop souvent, en marge de la vie commune.

Pourtant, même réduit à ce juste enjeu, ce coût dépasse largement les possibilités de financement public qu’il est prévu d’y allouer, si l’on veut assurer à l’ensemble de ceux qui le requièrent l’accompagnement de qualité qu’ils méritent, au vrai niveau de leurs besoins. Il y a peu de chances en effet que les priorités financières du pays évoluent en faveur des générations vieilles. On peut d’autant mieux l’admettre qu’elles ne sont pas aujourd’hui, au sein de la population, celles qui souffrent le plus en termes de ressources, quand bien même les inégalités persistent, voire s’aggravent parmi elles.

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