L’année 2023 a été marquée par un nombre record de recours pour faire valoir son droit au logement opposable (DALO) : 109 546 ménages mal-logés ou qui n’ont pas de logement ont demandé à l’Etat de leur en attribuer un, soit une progression de 4,2 % en un an, selon les chiffres publiés, mardi 2 octobre, par le Haut Comité pour le droit au logement. Parmi eux, 36 532 ménages ont été reconnus prioritaires, ce qui représente un taux de 33,8 %, en hausse de 0,2 point par rapport à 2022.
Pourtant, seulement 21 665 ménages ont accédé à un logement, qu’ils aient été reconnus DALO en 2023 ou avant. , relève le secrétaire général du Haut Comité, René Dutrey.
Certes, tous publics confondus, le nombre d’attributions HLM a baissé en 2023, parce qu’il y a moins de créations de logements et surtout parce qu’avec la crise, les locataires du parc social sont moins nombreux à le quitter. Mais les ménages DALO en font tout particulièrement les frais : , critique René Dutrey.
Plus de 100 000 ménages prioritaires en attente
Du fait de la hausse des demandes DALO et de la baisse des attributions, la liste des ménages reconnus prioritaires DALO au fil des années et toujours en attente d’un logement s’est considérablement allongée en 2023 : ils sont désormais plus de 100 000. Pour presque 95 000, les trois ou six mois de délais de relogement n’ont pas été respectés – mais peu d’entre eux usent de leur droit à saisir la justice. Emilie (son prénom a été modifié), Parisienne âgée d’une soixantaine d’années, a été reconnue DALO en 2013, et renouvelle chaque année sa demande de logement social. Elle n’a pas encore reçu de proposition.
, regrette au téléphone cette femme reconnue en situation de handicap à cause d’un Covid long. Durant ses onze années d’attente, le studio où elle vivait avec son fils s’est dégradé. , décrit-elle.
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