Michel Barnier navigue par gros temps. Mais le premier ministre assure son cabinet. Dimanche 20 octobre, à la veille de l’examen en séance publique d’un budget de rigueur prévu pour 2025, le locataire de Matignon précise, dans un long entretien au (), sa ligne. Et ses limites. Les efforts réclamés sont nécessaires, dit-il. Quelque 60 milliards d’euros d’économies et de hausses d’impôts doivent être votés. Pas plus. Pas moins. tonne le premier ministre, dans l’hebdomadaire, mettant en garde contre les amendements qui iraient trop loin. L’avant-veille, la commission des finances a rejeté un texte devenu à ses yeux, du fait d’amendements poussés par le Nouveau Front populaire (NFP).
Cet accroc est un premier signal d’alarme envoyé au chef du gouvernement montrant que ses alliés du n’ont pas su tenir le cadre gouvernemental. Mais Michel Barnier laisse entendre qu’il aura le dernier mot. Si le locataire de Matignon revendique un moins vertical que celui employé par les lieutenants d’Emmanuel Macron, l’ancien négociateur du Brexit ne s’interdit pas d’user de l’article 49.3 de la Constitution, permettant de faire adopter le budget sans vote du Parlement. , tranche-t-il.
Le premier ministre taperait-il du poing sur la table à l’adresse de ses propres soutiens ? Son « socle commun » semble le défier. Lors des débats en commission, le MoDem a voulu rendre pérenne la taxation des hauts revenus. », répond-il, tâchant de mettre aussi le holà aux doléances des élus d’Ensemble pour la République (EPR) qui tempêtent contre la suppression des allègements de charges pour les bas salaires.
La « morale de l’action »
, oppose-t-il, à la veille d’un déjeuner prévu avec le président du groupe EPR, Gabriel Attal. Devant les députés de sa famille politique, Les Républicains (LR), le mercredi précédent, Michel Barnier avait laissé poindre son agacement d’être sans cesse contrarié. , avait-il prévenu. », confirme-t-on, à Matignon.
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