C’est un chapitre important dans l’histoire du Planning familial qui s’ouvre : l’association féministe a pris la décision, mardi 29 octobre, de lancer un appel à témoignages afin de savoir si des femmes, qu’elles aient été adhérentes ou patientes, ont été victimes de violences sexuelles lors de leur prise en charge aux premières heures du mouvement, dans les années 1960, par Henri Fabre, un médecin cofondateur du Planning. Avec un coup de projecteur plus précis, explique Sarah Durocher, l’actuelle coprésidente, sur la période, celle qui a vu de nombreux hommes, médecins comme le docteur Fabre, ouvrir et diriger des associations locales du Planning. Ce qui pourrait justifier d’un élargissement de l’appel à témoignages.
A l’heure d’un questionnement qui traverse toute la société sur les violences sexistes et sexuelles,, interroge la militante. Et pour cause : en octobre 2021, le témoignage d’Irène (elle ne souhaite pas donner son nom), 84 ans aujourd’hui, parvient à l’une des antennes de Grenoble, berceau du mouvement. Elle rapporte, presque soixante ans jour pour jour après les faits, son agression par le docteur Fabre,, lors d’une consultation. Irène est reçue, écoutée. Quelques semaines plus tard, elle reçoit un courriel signé par plusieurs salariées, saluant son courage et s’engageant à .
Un rendez-vous à Paris, avec des représentantes nationales, est projeté, mais il n’aboutit pas. La date, celle de son anniversaire, ne convient pas à Irène, mais elle se dit disponible à tout autre moment. C’est le début de près de trois ans d’attente, que l’octogénaire décide de rompre en contactant . Ce qui a fait réagir le Planning familial : explique Sarah Durocher,
« Les pieds sur les étriers, je l’ai senti contre moi »
Ce recueil de témoignages passe par une messagerie téléphonique et une adresse e-mail créées à cette fin par le cabinet Egaé, spécialisé dans les violences sexuelles – celui auquel a déjà fait appel le mouvement Emmaüs au sujet de l’abbé Pierre.[dans le délai de traitement du témoignage d’Irène], reprend Mme DurocherReste à savoir combien, vu l’ancienneté de la période, seront en mesure de le faire.
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