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A Rennes, la lassitude des électeurs de gauche

Elle guette la foule qui se masse dans le centre-ville de Rennes, jeudi 5 décembre. Justine Monnier, travailleuse socialea l’habitude des manifestations dans la capitale bretonne. Elle est catégorique. Bien que l’affluence de ce rassemblement pour la défense de la fonction publique ne rivalise pas avec celles des mobilisations contre la réforme des retraites, en 2023, elle reste . Rennes confirme sa réputation de bastion historique de gauche, rompu aux conflits sociaux. Ici, les candidats du Nouveau Front populaire (NFP) ont d’ailleurs dominé les élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Si l’affluence ne surprend pas, l’humeur du cortège interpelle. Ce jeudi, la foule progresse sans enthousiasme débordant ni colère ardente. Brandissant une pancarte , Justine Monnier analyse cette lassitude :

La censure du gouvernement Barnier n’a rien pansé. Au contraire, à écouter les manifestants parler, avec gravité, de la crise politique actuelle. Dans le cortège de jeudi matin, Aurélie Brandavy, travailleuse indépendante de 37 ans, scrute son téléphone portable pour lire les informations. Au même moment, Michel Barnier rencontre Emmanuel Macron pour lui présenter sa démission. , balbutie cette mère de famille, qui défile aux côtés de son mari, Damien, un enseignant.

« Débat public impossible »

La perspective d’un nouveau gouvernement plus à gauche, plus en phase avec leurs convictions, les fait s’interroger : [l’ancien président de la République]

Dans la manifestation, quelqu’un évoque la rumeur de la nomination de l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve à Matignon. Aurélie et Damien Brandavy rient jaune. Il en faudra pour soigner cette qu’ils partagent avec tant de manifestants. Après l’espoir suscité par le NFP et la satisfaction d’avoir empêché un raz-de-marée du Rassemblement national, ils ont affronté la déception de la nomination de Michel Barnier comme premier ministre puis l’incompréhension des chaotiques semaines suivantes…

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