Trafiquants d’armes alimentant les quartiers en pistolets automatiques, fusils à pompe, voire Kalachnikovs ? Ou jeunes qui et vivent leur vie comme un clip de rap avec armes, liasses de billets, grosses cylindrées et accessoires de luxe, comme le suggère l’un de leurs avocats ? Huit prévenus, âgés de 22 à 40 ans, étaient jugés depuis lundi 9 décembre par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour leur implication supposée dans un trafic d’armes et de munitions et leur éventuelle participation, entre mars 2022 et mai 2023, à une association de malfaiteurs. Si ce chef n’a pas été retenu, et si l’un d’eux a obtenu une relaxe, les sept autres ont été condamnés, jeudi, à des peines allant de dix-huit mois à dix ans de prison.
L’information judiciaire s’est nourrie d’investigations techniques poussées : sonorisation de véhicules, pose de pastilles GPS, installation dans les smartphones d’un « keylogger » ou enregistreur de frappe, pour capter les échanges, mêmes cryptés… Elles ont permis d’acter , détaille le substitut du procureur, David Arnault.
Un casting détonnant était réuni dans le box des prévenus. « Barbeu », « la Faucheuse » et le « clan Corleone » ont refusé mordicus l’étiquette qu’on leur collait. « Barbeu », c’est Gratien Truchon, 22 ans, sans ressources, mais au train de vie dispendieux. Il est placé par les policiers au centre, voire à la tête d’un réseau d’approvisionnement en armes à feu alimentant cités bordelaises et toulousaines.
« Je suis une grande gueule »
, assure-t-il. Sauf les… onze fusils à pompe, acquis légalement, sous couvert d’une licence de tir, par sa compagne, sanctionnée de trois ans de prison avec sursis. Autres modes d’approvisionnement listés par l’enquête : la complicité de tireurs sportifs, revendant armes et munitions sous le manteau, ou encore le butin issu de cambriolages ciblés.
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