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Au procès de Christophe Ruggia, la procureure retrace le fil d’une emprise progressive sur Adèle Haenel et requiert une peine de prison

:c’est avec ces mots que la procureure, Camille Poch, a requis, mardi 10 décembre, la condamnation à cinq ans de prison, dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique, à l’encontre de Christophe Ruggia, jugé pour agressions sexuelles sur Adèle Haenel entre ses 12 et ses 14 ans.

A l’issue de deux jours d’audience souvent tendue, dans une salle comble du tribunal correctionnel de Paris, la procureure a mis en avant de l’actrice pour retracer le fil d’une du tournage du film en 2001, jusqu’à la centaine de samedis après-midi passés au domicile de Christophe Ruggia jusqu’en février 2004. Quant au réalisateur, , a-t-elle insisté.

Depuis lundi, Adèle Haenel, le visage fermé, l’allure raide, les poings serrés, contenait visiblement sa colère. Elle a fini par exploser, de manière glaçante, mardi en début d’après-midi. , a-t-elle hurlé à l’attention du réalisateur avant de quitter, pour quelques minutes, la salle d’audience. Ce point d’orgue d’un face-à-face douloureux, MAnouck Michelin, l’une de ses avocates, dit en avoir l’explication :

Un tournage difficile

Ce procès très attendu, parce qu’emblématique du mouvement #MeToo au cinéma, n’aurait pas eu lieu sans l’enquête et l’entretien d’Adèle Haenel publiée en novembre 2019 par . , a fulminé Christophe Ruggia. L’actrice aux deux Césars avait choiside Elle accusait le réalisateur, qui l’avait dirigée dans , d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel ».

A l’époque des faits, la comédienne, dont c’était le premier tournage, avait 12 ans et le cinéaste 36 ans. Après les révélations de , le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « agressions sexuelles » sur mineure de moins de 15 ans « par personne ayant autorité »Adèle Haenel – qui avait refusé dans un premier temps de saisir la justice – avait finalement porté plainte.

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