A quoi tient la vie de deux employés qui profitent avec insouciance d’une pause cigarette sous le porche d’entrée de leur entreprise par un pluvieux vendredi de septembre ? A quelques millimètres. Quelques secondes aussi. A un bras qui se lève entre la lame et le cou. A l’intervention d’un passant peut-être.
Dans la longue litanie des attentats meurtriers qui ont endeuillé le pays au cours des dix dernières années, la marque de ceux qui n’ont pas fait de morts s’est peu à peu estompée dans la mémoire collective. Le procès de l’attaque au hachoir qui a fait deux blessés graves, le 25 septembre 2020, devant les anciens locaux de , vient rappeler que la différence entre la vie et la mort, entre le deuil et les cicatrices éternelles, relève parfois du miracle.
Ce jour-là, Zaheer Mahmoud, un migrant pakistanais de 25 ans, avait violemment attaqué à coups de machette une femme de 28 ans et un homme de 32 ans (tous deux souhaitent rester anonymes), qui travaillaient pour deux entreprises de presse situées au 6-10, rue Nicolas-Appert, l’ancienne adresse de à Paris. Le terroriste pensait venger les caricatures de Mahomet republiées quelques semaines plus tôt par le journal satirique, ignorant que sa rédaction avait déménagé.
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