Français

Au procès des viols de Mazan, le temps de l’humilité

Encore quelques mots, les derniers, ceux des cinquante accusés – le cinquante et unième est en fuite – qui vont se succéder au micro, lundi 16 décembre au matin. Et puis, ce sera le silence et l’attente. Les cinq magistrats de la cour criminelle du Vaucluse se sont donnés jusqu’au jeudi 19 ou au vendredi 20 décembre pour délibérer et rendre leur verdict.

Pendant deux semaines et demie, jusqu’à vendredi, la défense a plaidé. Un vieux bâtonnier bramant, un autre ravi de s’écouter, quelques-uns oubliant le prénom de leur client, un plaideur en gros – six accusés, six aides juridictionnelles, six plaidoiries – beaucoup de répétitions. Un peu de Camus, un peu d’Hugo, un peu de Zola, un Hitler, beaucoup d’Hannah Arendt, le sempiternel Moro-Giafferi – –, un zeste de Francis Cabrel. Mais aussi des offensifs, des convaincus, des habités, des prometteurs – des prometteuses, surtout –, des modestes et des pertinents. Dans le box et sur les bancs, les têtes se sont redressées.

Deux semaines et demie sans contradicteurs ni vidéos de la chambre à coucher, deux semaines et demie de paroles plus éloquentes que les trois cents mots de vocabulaire de tant d’accusés. L’accumulation d’arguments de défense a rempli son office : apporter du contradictoire, modifier l’éclairage, déranger les certitudes.

Il vous reste 82.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.