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Au procès des viols de Mazan, les premières explications de Dominique Pelicot : « Ils savaient tout, je n’ai manipulé personne »

Une chaise bleue est apparue dans le box des accusés, mardi 17 septembre, vaguement molletonnée, un peu moins inconfortable que les bancs de bois. Et Dominique Pelicot, privé d’audience depuis une semaine par sa santé vacillante, est réapparu devant la cour criminelle du Vaucluse, apte à comparaître sous certaines conditions – une pause toutes les quatre-vingt-dix minutes, une hydratation suffisante, et un siège plus confortable, donc.

Affaissé dans cette chaise bleue, jambes croisées et micro posé sur son ventre, Dominique Pelicot a écouté la liste des chefs d’accusation, il s’est gratté le nez avec le revers de la main gauche, puis a marmonné dans le micro : , dira, quelques minutes plus tard, l’accusé de 71 ans.

Dominique Pelicot avait déjà tout avoué pendant l’enquête : les viols qu’il a commis lui-même sur son ex-femme entre 2011 et 2020 après l’avoir endormie à coups d’anxiolytiques, et ceux qu’il lui a fait subir par d’autres hommes, inconnus de tous âges rencontrés sur le site libertin coco.fr, accusés d’avoir abusé de Gisèle Pelicot dans son sommeil. [l’épouse d’un coaccusé qu’il reconnaît avoir violé]

La première partie de son interrogatoire, mardi, devait permettre de s’approcher de Pelicot – terme de l’expert psychiatre Paul Bensussan –, et d’essayer de comprendre comment un homme bien inséré socialement, présenté comme un bon père, un bon grand-père, un bon voisin, avait pu en arriver là. Simone de Beauvoir a dû se retourner dans sa tombe lorsque Dominique Pelicot a lancé :

« Une forme de décalage »

Comment devient-on Dominique Pelicot ? L’intéressé a d’abord énuméré ses traumatismes de jeunesse, invérifiables : un viol subi à l’âge de 9 ans alors qu’il était à l’hôpital ; sa participation forcée à un viol commis par des collègues de chantier alors qu’il avait 14 ans :  ; l’exposition précoce à la sexualité de ses parents et à des pratiques dégradantes pour sa mère ; les abus sexuels infligés par son père à sa sœur adoptive. a-t-il dit,

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