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Au procès du militant d’ultradroite Marc de Cacqueray-Valmenier, la tactique du Zouave

Les corps disent une chose, les mots le contraire. Qui croire ? Renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bobigny, Marc de Cacqueray-Valmenier, militant d’ultradroite à la nuque raide et rasée, arbore à la barre une belle carrure et un blouson Barbour. Mais quand il parle, il se pose en victime : les journalistes auraient détruit sa carrière, la justice se tromperait sur son compte alors qu’il serait un homme pacifique et équilibré n’aspirant qu’à fonder une famille et à écrire des livres de philosophie.

Ancien leader du groupuscule Zouaves Paris, dissous en janvier 2022, et régulièrement décrit comme néonazi, M. de Cacqueray-Valmenier, 26 ans, était jugé, vendredi 6 décembre, pour avoir participé au passage à tabac de militants de SOS-Racisme lors d’un meeting d’Eric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis) en décembre 2021 dans le cadre de la campagne présidentielle. Une douzaine de militants de l’association à la petite main jaune étaient montés sur des chaises pour exhiber chacun une lettre de la phrase , qu’ils avaient également scandée. La scène n’avait duré que quelques secondes avant qu’une foule en fureur de sympathisants du candidat fasse tomber les militants et leur assène un déluge de coups de poing, de pied ou de chaise.

Aux côtés de Marc de Cacqueray-Valmenier, déjà condamné à quatre reprises pour des faits de violence, un jeune inconnu gominé de 21 ans à la moustache naissante, Gwendal C. P., est accusé lui aussi d’avoir participé au tabassage général. Il porte un chapelet dans la poche arrière droite de son pantalon. Son cou, enserré par une écharpe, laisse entrevoir un tatouage : une formule en latin (, « Dieu le veut »), le cri de ralliement de la première croisade, dont les deux mots sont séparés par une croix rouge.

Présidé avec gourmandise et rigueur par Jean-Baptiste Acchiardi, le procès a surtout illustré le déni dont ont fait preuve les deux prévenus. , a lancé le président à Marc de Cacqueray-Valmenier. , répond le prévenu quelque peu flatté. Mais il se reprend aussitôt : Il conteste en être un leader, bien que l’avis de dissolution lui ait été adressé à son domicile. Tout ce que la presse écrit sur lui relève des .

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