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Avec l’absence d’un ministère consacré, la politique de la ville risque de voir disparaître son volet social

Ni un oubli ni une maladresse. Pour les acteurs de terrain, le message est limpide. En ne comptant ni ministre ni secrétaire d’Etat chargé de la Ville, le gouvernement de Michel Barnier envoie un signal fort. En matière de politiques publiques, les quartiers populaires et leurs 5,4 millions d’habitants se résument principalement à une histoire de bâti. En témoigne l’intitulé de la fonction de Valérie Létard, ministre du logement et de la rénovation urbaine, qui hérite du portefeuille de la ville en vertu d’un décret d’attribution publié le 10 octobre, soit trois semaines après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement.

En témoignent, aussi, les choix budgétaires dont la nouvelle ministre hérite et qu’elle doit assumer. Ainsi, le montant de l’enveloppe attribuée à la politique de la ville – le programme 147 – devrait, cette année, être raboté de 90 millions d’euros, soit une baisse de 14 %, et passant ainsi de 639,5 millions d’euros à 549,5 millions d’euros. Sans compter les coupes dans les budgets de droit commun, comme celui de l’éducation nationale, , s’inquiète Gilles Leproust, maire (Parti communiste) d’Allonnes (Sarthe) et président de l’Association des maires Ville et banlieue.

Dans le même temps, les fonds attribués à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine devraient faire l’objet d’un amendement et être augmentés lors des prochains débats parlementaires. commente le sociologue Thomas Kirszbaum, chercheur associé au Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales, à Lille.

Politique de « désengagement progressif »

Nombre d’élus et d’associatifs, œuvrant dans les communes populaires, y voient une volonté du gouvernement de reléguer ces territoires en difficulté au dernier rang de ses priorités. Ils dénoncent, aussi, une avec le monde rural, qui dispose d’une ministre déléguée auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat. , souligne Damien Allouch, maire (Parti socialiste) d’Epinay-sous-Sénart (Essonne). Et d’ajouter : . 

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