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Budget 2025 : au seuil d’une semaine cruciale, le gouvernement à la merci du chaos parlementaire

La France aura-t-elle un gouvernement à la fin de la semaine ? Le pays va se poser sérieusement la question jusqu’à trois fois, en ce mois de décembre. Le gouvernement doit faire adopter son projet de loi de finance (PLF), son projet de loi de fin de gestion et son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), probablement en engageant sa responsabilité via l’article 49.3 de la Constitution.

Dans quelles conditions le gouvernement va-t-il pouvoir faire adopter son PLFSS, lundi 2 décembre, alors qu’il ne peut compter que sur le soutien de 36 % des députés ? Après l’accord en commission mixte paritaire entre députés et sénateurs, mercredi 27 novembre, les deux chambres doivent voter définitivement le texte. Reste à savoir si l’Assemblée nationale en aura véritablement l’occasion.

Le premier ministre, Michel Barnier, a réaffirmé, mardi 26 novembre, sur TF1, son intention de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le PLFSS. Une telle décision entraînerait le dépôt d’une motion de censure, déjà presque finalisée, du Nouveau Front populaire (NFP), laquelle pourrait être débattue dès mercredi ou jeudi. L’adjonction des voix du Rassemblement national (RN) à celles de la gauche suffirait alors pour censurer le gouvernement.

L’engrenage est presque enclenché : certaines concessions, telles qu’une hausse plus modérée de la taxe sur l’électricité, ou quelques perches tendues sur une réduction de l’aide médicale d’Etat, n’ont apparemment pas convaincu Marine Le Pen. La présidente du groupe d’extrême droite à l’Assemblée a estimé dimanche soir auprès de l’Agence France-Presse (AFP) que le gouvernement avait . En réponse, Matignon a affirmé rester .

Marine Le Pen s’appuyait sur les déclarations faites au journal , le 1er décembre, par le ministre du budget, Laurent-Saint-Martin, qui a laissé entendre que les concessions du gouvernement n’iraient pas plus loin :

Il n’a pas davantage fait de gestes vers la gauche, qui a quitté les débats sur le PLF au Sénat dimanche, pour dénoncer le comportementdu gouvernement. Dans le même temps, les présidents de groupes et le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) ont adressé dimanche un courrier au premier ministre dans lequel Boris Vallaud, Patrick Kanner et Olivier Faure réitèrent leurs pistes de compromis Mais à Matignon, mercredi, il est apparu à la délégation socialiste que les députés de la coalition gouvernementale faisaient obstacle à toute concession en direction de la gauche.

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