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Budget 2026 : « Pour faire face au déficit de l’assurance-maladie, une des pistes serait de favoriser la prévention »

L’assurance-maladie a pour vocation de couvrir les dépenses de santé des travailleurs. Sa particularité veut que la couverture s’étende aussi aux anciens salariés, principalement les retraités. Lors de la création de la Sécurité sociale, en 1945, il y avait six actifs pour un retraité ; ce ratio est aujourd’hui de 1,7, et il va continuer à baisser pour atteindre vraisemblablement 1,4 d’ici 2070. Or les salariés assurent l’essentiel des prestations versées par l’assurance-maladie (150 milliards d’euros sur 252 milliards, sous forme de cotisations sociales et de CSG), et les plus de 60 ans concentrent 50 % des dépenses de santé, alors qu’ils ne sont que 28 %. Cette situation fait inévitablement penser aux déséquilibres de notre système de retraite par répartition. Le déficit de l’assurance-maladie atteindra 23 milliards en 2025 (contre 17,2 milliards en 2024) et la pression démographique menace de le faire dériver encore plus.

Pour faire face, une des pistes serait de changer les comportements, en favorisant la prévention et en influençant la consommation médicale. Cette dynamique vertueuse permettrait d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé et de réduire les dépenses. Il ne s’agit ni de multiplier les discours moraux ni les campagnes de communication gadgets, mais de pratiquer une politique adaptée d’évolution des comportements.

La hausse du nombre de personnes touchées par une maladie chronique, des problèmes de santé mentale ou une forte perte d’autonomie va peser de plus en plus sur les dépenses de santé. Un vieillissement à prendre d’autant plus en compte que les dépenses de santé augmentent exponentiellement avec l’âge. D’après la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), en 2021, la dépense annuelle moyenne a été de 1 114 euros pour les moins de 20 ans, 1 632 euros pour les 21-40 ans, 2 717 euros pour les 41-60 ans, 4 498 euros pour les 61-70 ans, 6 291 euros pour les 71-80 ans et 8 529 euros pour les plus de 80 ans. De fait, les plus de 60 ans concentrent plus de 50 % de la dépense totale, alors qu’ils représentent 28 % de la population.

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