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« C’est probablement la zone la plus dangereuse de la course » : Violette Dorange, plus jeune participante du Vendée Globe, approche des mers du sud

Fini, les glissades au soleil et le plein de vitamines D ! Lancée en direction du cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud) dans la 10e édition du Vendée Globe, Violette Dorange se prépare à affronter le courant des Aiguilles, qui longe la côte est-africaine pour créer, dans le sud de l’Atlantique, un chaos avant l’entrée dans l’océan Indien.

, prévient la navigatrice de 23 ans, qui n’y a encore jamais pointé son étrave.

En attendant de doubler le premier cap de référence – avant le cap Leeuwin (Australie) puis le Horn (Chili) – de ce tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, en milieu de semaine prochaine, , son monocoque de 18 m (Imoca), s’enfonce dans les premières nuances de gris de l’Atlantique sud.

[28 novembre], constate la skippeuse, qui ne vit plus en maillot de bain. Les changements de voile commandés par cette nouvelle ambiance lui ont , mais elle assure se sentir

« Il faut que je trouve mon rythme »

Pourquoi, alors, cet inhabituel voile de contrariété sur sa voix flûtée ? , souffle-t-elle.

Lesen question sont Eric Bellion () et Benjamin Ferré ()ses voisins de ponton à Port-Laforêt (Finistère), portd’attache de Échange-t-elle avec eux à la radio ? , répond la féroce compétitrice.

Comme Violette, les «  » font partie des 15 concurrents [sur 39 encore course] dotés de monocoques à dérives droites. Bien moins rapides que les 24  dont les appendices latéraux leur permettent de voler au-dessus de l’eau et d’atteindre des vitesses de pointe de 70 à 80 km/h, les «» font leur course dans la course. Sans se faire de politesses. L’accrocheuse Violette figurait, depuis l’équateur, dans le trio de tête de ce classement officieux mené par Jean Le Cam ().

« Je consomme trop de data »

Mais, depuis jeudi 28 novembre, elle a perdu du terrain, ce qui la chiffonne. « », jure-t-elle. Samedi 30 novembre à 7 heures, elle pointait en 27position (5e bateau à dérives), à un peu plus de 1900 milles (environ 3 000 kilomètres) du quatuor de tête composé Charlie Dalin (), premier au cap de Bonne-Espérance la veille, talonné par Thomas Ruyant (), Sébastien Simon () et Yoann Richomme () en moins de quatre heures.

Mais il y a autre chose. Rançon de la fraîcheur et de la spontanéité qu’imprime la jeune femme au récit de son aventure sur ses réseaux sociaux – 380 000 abonnés sur Instagram, contre 12 000 il y a un peu plus d’un an –, les terriens veulent tout savoir de la vie à bord de . Au point qu’entre les visioconférences à honorer, les vidéos et les pastilles sonores à transmettre à l’organisation de course comme aux médias, Violette a englouti en 20 jours de course son forfait data de tout le mois de novembre.

Or, partie pour cette circumnavigation de 45 000 km avec un des budgets les plus modestes de la flotte (qu’elle n’a toujours pas bouclé), la navigatrice ne peut envisager des dépenses supplémentaires. «  s’inquiète-t-elle.

Depuis que la flotte du Vendée Globe a quitté les Sables-d’Olonne, le 10 novembre, la navigatrice chérie du public et des médias n’a parlé à ses parents que deux fois. Et elle n’échange brièvement avec son équipe que tous les deux ou trois jours. Avec une règle :  »

Patricia Jolly

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