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La planification est un , écrivait Pierre Massé, Commissaire général au plan sous le général de Gaulle. Cette exigence est d’autant plus nécessaire à une époque saturée d’incertitudes : réarmement mondial, urgence climatique, révolutions technologiques… Or, au lieu de donner un cap clair, la décision publique demeure trop souvent prisonnière du court terme. De l’urgence. De l’instabilité.
Pourtant, contrairement à une idée répandue, nous planifions davantage aujourd’hui qu’il y a quarante ans. Stratégie nationale bas carbone, lois de programmation militaire, scénario de mix énergétique, engagements européens sur le climat ou le numérique : la France n’a jamais disposé d’autant de documents stratégiques pour fixer des trajectoires et encadrer l’action publique. Mais, multipliés et juxtaposés, ces instruments tendent à perdre de leur force, au risque de n’être ni suivis ni respectés. La dispersion des outils comme des acteurs, nourrie par la décentralisation et l’européanisation, a affaibli l’Etat planificateur.
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