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Comment Bruno Retailleau cherche à imposer sa marque au ministère de l’intérieur

En quittant la Place Beauvau, fin septembre, l’entourage de Gérald Darmanin s’en amusait : Six semaines après sa nomination, le nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a en tout cas imposé une rupture de ton. , analyse Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et enseignant à Sciences Po. Avec un clair :

Durant ses plus de quatre années passées au ministère de l’intérieur, M. Darmanin avait eu le temps de peaufiner sa marque de fabrique et ses prises de parole où, entre deux sigles et des acronymes maison, il convoquait volontiers le bon sens populaire et les citations apocryphes façon « comme disait ma grand-mère ». Le corps policier, flatté par le mimétisme d’un ministre en apparence accessible, exultait. Avec Bruno Retailleau, le discours procède plutôt de l’homélie, rythmée par des références littéraires en provenance directe du « monde d’avant ».

Le 25 octobre, à l’école de police de Toulouse, où défilent les jeunes gardiens de la paix fraîchement diplômés de la 271e promotion, il ne craint pas l’excès de lyrisme : rejoindre les rangs des forces de l’ordre, harangue le ministre, c’est car . , clamait-il déjà trois semaines plus tôt, à l’occasion de l’hommage rendu aux victimes de l’attentat islamiste perpétré contre des fonctionnaires de la Préfecture de police de Paris, en 2019. Ailleurs, il convoque les mânes du maréchal Foch ou de Charles Péguy, comme lors de la cérémonie d’adieux de l’ancien directeur général de la police nationale Frédéric Veaux, le 26 septembre.

Changements d’orientation

Brice Hortefeux, qui a côtoyé les deux hommes, voit dans l’attitude générale du nouveau ministre et dans ses marqueurs idéologiques la preuve de ses [de],assure-t-il, , quand son prédécesseur démontrait plutôt des capacités à la [à] – pas nécessairement un compliment, dans la bouche de l’ancien ministre de l’intérieur sarkozyste (2009-2011).

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