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La France a besoin de mathématiques. Elles sont le langage universel des sciences, qui nous apprend à raisonner, à bâtir une pensée structurée et éclairée sur le monde. Elles forment notre esprit et affûtent notre compréhension de la complexité. Les mathématiques sont aussi au cœur de notre souveraineté technologique et le fondement de nombreux domaines stratégiques, parmi lesquels l’intelligence artificielle, les technologies quantiques, ou la cybersécurité.
Plus profondément encore, notre démocratie a besoin de mathématiques. La République française s’est bâtie sur les Lumières, avec la science comme moteur de progrès et d’émancipation. Donner à tous les enfants le goût des mathématiques est, à ce titre, une exigence profondément républicaine.
Au quotidien, la communauté éducative mène un travail remarquable, souvent dans des conditions difficiles. Et pourtant, les performances des élèves français en mathématiques sont préoccupantes : leur motivation recule, leur niveau aussi. Année après année, les résultats des enquêtes Timss et PISA sont sans appel. Et comment ne pas s’alarmer de la persistance du décrochage des jeunes filles, qui s’amorce dès le collège et s’aggrave au fil des années ? Le plan Filles et maths, récemment lancé par la ministre Elisabeth Borne, constitue une réponse bienvenue. Il nous appartient à tous de le faire vivre, notamment en redonnant à cette discipline toute sa dimension créative.
Chercher, tâtonner, inventer
Car, comme la lecture, les mathématiques ouvrent à nos enfants un espace d’évasion et de liberté essentiel à leur construction. Elles stimulent l’imaginaire et le goût de l’élégance, et offrent par le refuge de l’abstraction un terrain d’expression loin du tumulte du monde, où chacun peut chercher, tâtonner, inventer. Pourquoi, dès lors, les cantonner à une image austère et inaccessible ? Leur enseignement peut transmettre à tous une boîte à outils pour penser, agir et éveiller le goût pour la recherche.
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