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Dans l’affaire des « consultants stars » d’EDF, la relaxe inattendue d’Henri Proglio

Au vu des audiences qui s’étaient tenues au printemps, et de la confiance du Parquet national financier (PNF) dans la solidité de son dossier, la décision peut apparaître comme une surprise. Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé, lundi 30 septembre, Henri Proglio, PDG d’EDF entre 2009 et 2014, et l’électricien public, qui étaient poursuivis pour « favoritisme ». Il leur était reproché d’avoir passé, sous la direction de l’homme d’affaires, une quarantaine de contrats de conseil avec des prestataires stars sans appel d’offres ni mise en concurrence, pour un montant total finalement évalué à 36 millions d’euros par le parquet dans son réquisitoire, après une première estimation à 22 millions.

, a réagi Henri Proglio au sortir de la salle d’audience. En juin, il avait été requis deux ans de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende contre l’industriel de 75 ans, et 1 million d’euros d’amende contre EDF, poursuivie en tant que personne morale.

Mais le tribunal, présidé par Benjamin Blanchet, a estimé dans sa décision qu’ à la loi et que l’ n’était pas démontrée.

Le tribunal pas convaincu par l’argumentaire du PNF

Au cœur de l’affaire, il y a une note datée du 6 septembre 2010 et rédigée par l’ex-secrétaire général d’EDF et bras droit de M. Proglio, Alain Tchernonog. Ce document établissait des règles dans la passation par le groupe public de certains contrats de conseil, de gré à gré et directement auprès de la direction générale. Pour le PNF, cette procédure, perçue comme systématique, constituait une violation du code des marchés publics, voulue par M. Proglio pour recruter des consultants selon son bon vouloir. L’ancien PDG défendait de son côté une volonté de au plus haut niveau de ces contrats et un souci d’efficacité.

Le tribunal correctionnel n’a pas été convaincu par l’argumentaire du ministère public. Cette note , écrit-il dans son jugement.

Il s’estime aussi incapable de conclure qu’a été . Nommé en 2009 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à la tête de l’entreprise, M. Proglio s’était vu refuser, cinq ans plus tard, un nouveau mandat par le chef de l’Etat suivant, François Hollande.

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