Les deux grands barnums trônent à l’entrée du Bény-Bocage, commune déléguée de Souleuvre-en-Bocage (Calvados). L’un rouge, siglé CGT, et l’autre jaune pétant aux couleurs de SUD. Ils semblent presque incongrus devant la petite mairie en brique rouge et le buste en bronze de Gaston-Jean-Baptiste de Renty, écrivain mystique du XVIIe siècle. Samedi 24 mai, c’est dans ce village du bocage normand, à une petite cinquantaine de kilomètres de Caen, que le Printemps des services publics – coalition qui regroupe syndicats (CGT, FSU, SAF, SM) et organisations non gouvernementales (Ligue des droits de l’homme, Attac, Notre affaire à tous) – a lancé une marche en forme de déambulation devant les services publics qui ont fermé ou sont menacés de fermeture.
La commune nouvelle de Souleuvre-en-Bocage, fusion de vingt villages dont Le Bény-Bocage, va perdre son dernier bureau de poste en juin, transformé en agence postale communale. En vingt ans, le bourg a vu lentement l’Etat effacer sa présence du territoire. L’antenne de la direction départementale de l’équipement a été la première à fermer, puis ce fut le centre des impôts. L’école a perdu une classe et la gendarmerie n’ouvre plus que quelques heures par semaine.
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