Avec la mise en place prochaine d’un gouvernement, trois mois après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, la Martinique pourra-t-elle reprendre sa marche vers l’autonomie, démarrée en fanfare en 2022 ? Michel Barnier vient à peine d’être nommé à Matignon, mais Serge Letchimy reprend déjà espoir. Vendredi 6 septembre, lors d’une visite du lycée de Rivière-Salée, le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) disait vouloir obtenir .
Une rencontre prévue de longue date avec le chef de l’Etat, en juillet, a été ajournée sine die : la crise en Nouvelle-Calédonie et les élections législatives anticipées (30 juin et 7 juillet) avaient eu raison du calendrier. , déplore M. Letchimy.
Le projet de l’élu de la CTM avait pourtant démarré sous les meilleurs auspices. En mai 2022, les présidents de sept régions et collectivités ultramarines avaient cosigné l’« appel de Fort-de-France ». Dans cette déclaration commune, ils réclamaient une refondation de la relation entre la République et les outre-mer, et notamment dans ces territoires.
Puis, de juillet 2022 à novembre 2023, les élus martiniquais s’étaient réunis en congrès à cinq reprises afin de formuler des propositions en matière institutionnelle. L’objectif affiché d’entrée de jeu par Serge Letchimy et ses alliés était d’obtenir un tout en restant La dernière réunion du congrès des élus de Martinique s’était soldée sur l’adoption d’une résolution visant à introduire dans la Constitution un nouvel article donnant aux collectivités ultramarines la possibilité de . Cet article avait vocation à être adopté lors d’une révision constitutionnelle dont le principe avait été validé en octobre 2023 par le chef de l’Etat lors d’une rencontre à l’Elysée avec une soixantaine d’élus ultramarins.
Divergences croissantes
En mars 2024, l’exécutif avait donné un nouveau gage de bonne volonté. De passage en Martinique, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur et des outre-mer démissionnaire, avait assuré que le gouvernement étudiait (…) quant à l’avenir institutionnel de cette ancienne région mono-départementale qui a fusionné, en 2016, ses deux assemblées locales au sein d’une collectivité territoriale unique.
Il vous reste 46.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.