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Essais nucléaires en Polynésie française : quand le CEA finance un contre-récit sur les contaminations

C’est une commission d’enquête parlementaire qui projette les députés soixante ans en arrière et à 15 000 kilomètres de Paris, en Polynésie française, ces îles confettis perdues sur un territoire étendu comme l’Europe. C’est ici que la France est devenue une puissance nucléaire. Ici qu’elle a fait exploser 193 bombes entre 1966 et 1996. Quarante-six d’entre elles ont détoné à l’air libre, projetant un nuage radioactif, qui, au gré des vents, a contaminé l’intégralité du territoire polynésien et sa population, près de 120 000 personnes à l’époque. Sans que ces habitants n’aient été prévenus.

C’est cette histoire tourmentée que la commission d’enquête parlementaire relative à la politique française d’expérimentation nucléaire, menée par les députés du Finistère Didier Le Gac (Ensemble), président, et de Polynésie française Mereana Reid Arbelot (Nupes-GDR), rapporteuse, entend mettre au jour. Elle devrait rendre ses conclusions à la mi-juin.

En six mois, les trente députés qui la composent ont entendu plus de quarante responsables politiques, militaires, scientifiques, chercheurs, victimes, représentants d’associations de vétérans ou des populations civiles, avec pour objectif de répondre à une série de questions. Quelles ont été les conséquences sociales, économiques, environnementales et sanitaires de ces explosions ?

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