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« Fractures françaises » : « La clarification souhaitée par le président de la République n’a pas eu lieu »

Cinq mois après une dissolution inattendue et controversée de l’Assemblée nationale et une longue période estivale marquée par nombre d’atermoiements des acteurs politiques, la défiance, déjà très haute, des Français envers les institutions et leurs représentants politiques s’est encore accentuée, d’après l’étude « Fractures françaises », réalisée par Ipsos pour , la Fondation Jean Jaurès, le Centre de recherches politiques de Sciences Po et l’Institut Montaigne, du 14 au 21 novembre auprès d’un panel de 3 000 personnes.

Dans un climat dominé au mieux par l’incertitude, au pire par le mécontentement, les trois quarts d’entre eux (74 %) n’ont aujourd’hui pas confiance dans la présidence de la République et plus de huit sur dix (86 %) dans les partis politiques. En un an, cette défiance s’est accrue respectivement de 7 et 3 points. Quant à l’Assemblée nationale, elle fait l’objet d’une confiance en berne : 74 % ne lui font pas confiance et l’image des députés s’est encore abîmée. Déjà, en 2023, seuls 29 % des Français leur faisaient confiance, ils ne sont plus que 22 % aujourd’hui. Cette défiance généralisée touche tous les segments de la population et tous les électorats, à l’exception des proches du parti présidentiel. Mais, même parmi ceux-ci, seule une minorité (47 %) exprime sa confiance.

Le gouvernement de Michel Barnier a pu rassurer en remettant le pays en marche politiquement, mais il n’a pas pu restaurer la confiance dans les institutions politiques et notamment dans l’Assemblée nationale, sous la pression de laquelle, en ce moment même, il se débat. Mais, face à cette crise politique, les réactions ne sont pas unanimes. Une majorité de Français (52 %) se prononce en faveur d’une démission d’Emmanuel Macron. Le rejet du président de la République en place ne faiblit pas. En revanche, sans doute échaudés par les désordres et les dysfonctionnements entraînés par la dissolution de juillet, seuls 31 % souhaiteraient une nouvelle dissolution. Il y a un an, ils étaient 38 %.

Climat délétère

Face à l’ampleur de cette défiance, les oppositions pouvant constituer une alternative sont perçues très différemment. Certains partis sont écartés quant à leur capacité gouvernementale. La France insoumise (LFI) et Les Ecologistes ne sont créditées sur ce point que par moins d’un Français sur quatre (respectivement 22 % et 24 %). Sur ce terrain, LFI a même perdu 6 points en un an, soit une perte capacitaire sans doute liée à la stratégie de tension extrême entretenue par ses responsables de manière constante au sein de l’Assemblée nationale. Seuls 19 % des Français approuvent le comportement de ses députés et 63 % considèrent le parti comme dangereux pour la démocratie.

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