C’est beaucoup cinquante accusés dans une petite salle d’audience. Ce mardi 19 novembre, dernier jour des débats avant les plaidoiries et le réquisitoire, fini les dispenses, tous ont été reconvoqués. Des Blancs, une majorité de Blancs, des Maghrébins, trois Noirs. Des grands, des secs, des moyens, des chétifs, des ventrus, beaucoup de ventrus, quelques obèses. Des calvities, beaucoup de calvities. Des catogans, très présent le catogan, souffreteux ou luxuriant. Des barbes soignées, d’autres pas. Des crânes rasés, des cheveux blancs, des grisonnants, des cirés, des teints en noir, des avec houppette colorée. Des piercings, des tatouages. Deux paires de béquilles, une d’espadrilles. Et à la barre, un dernier accusé.
Mécaniquement, on a noté : Philippe L., 62 ans. A posté l’annonce sur Coco.fr. A été contacté par Dominique Pelicot. S’est rendu à Mazan (Vaucluse) le 7 juin 2018. On a écouté la cinquantième réponse à la même cinquantième question du président du tribunal, Roger Arata.
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On a consigné les dernières explications du dernier accusé. [Dominique Pelicot] Et aussi : Et enfin : C’était fini, le procès des viols de Mazan sortait du tunnel des interrogatoires dans lequel il était entré deux mois plus tôt.
Que fait-on avec ça ?
D’ordinaire, c’est le moment où l’on a envie de vider ses carnets. De raconter la scène oubliée. Le témoin inattendu, le fou rire, le dialogue pétillant, l’instant joyeux, l’échappée. De partager le souvenir de l’émotion d’une mère, de la fantaisie d’une réponse, de la lumière d’un regard. Bref, de toutes ces choses vues qui sont la richesse d’un long procès.
Dans nos carnets remplis des audiences des viols de Mazan, il y a : , , , , , , , , , , les intitulés des vidéos consignées par Dominique Pelicot, que le président Arata, a fini par cesser de prononcer au moment de lancer leur diffusion. Que fait-on avec ça ?
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