Le contexte politique inédit provoque décidément des situations quelque peu originales. Jeudi 5 décembre, les agents de la fonction publique se mobilisent contre un projet qui n’est plus d’actualité, porté par un gouvernement qui n’est lui-même plus aux manettes. Mercredi, l’adoption par les députés d’une motion de censure déposée après le recours par Michel Barnier à l’article 49.3 de la Constitution sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale doit entraîner la démission du premier ministre. Le budget de la « Sécu » est donc rejeté et le débat parlementaire sur le projet de loi de finances pour 2025 s’arrête.
C’est dans ce texte qu’une mesure avait provoqué la colère des organisations d’agents publics. En quête d’économies, le gouvernement souhaitait instaurer trois jours de carence non payés − contre un actuellement − en cas d’absence pour raison de santé, tout en limitant, ensuite, la rémunération à 90 % du traitement si l’arrêt de travail se prolongeait au-delà de cette période de trois jours.
Pour contester la volonté de l’exécutif de s’attaquer aux congés pour maladie des fonctionnaires, l’intersyndicale de la fonction publique (CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP) avait décidé d’appeler à une journée de mobilisation et de grève ce jeudi. Seule FO se mobilisera à part, ayant lancé un appel à trois jours de grève en même temps que celle des cheminots, le 15 décembre. La crise politique qui a fait irruption depuis n’a pas changé les plans des syndicats.
, explique Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA-Fonction publique. Si le mot d’ordre n’a pas changé, les organisations de fonctionnaires veulent aussi profiter de la situation pour mettre en avant les difficultés générales que rencontre la fonction publique, notamment sur le pouvoir d’achat.
, fait savoir Natacha Pommet. Pour la secrétaire générale de la CGT-Fonction publique, .
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