Historien, directeur de recherche au CNRS, Laurent Joly est notamment l’auteur de (Grasset, 2015). Il vient de faire paraître (Grasset, 2025).
La période qui court du XIXe siècle aux années 1930 a été marquée par la lutte entre les partisans de la République et ses adversaires. Pouvez-vous nous en rappeler brièvement les différentes étapes ?
La République ne s’est pas installée facilement. Il y avait trois prétendants. Ce sont les fameuses trois droites de l’historien René Rémond : le légitimisme, l’orléanisme et le bonapartisme. Chacun incarne une légitimité contre la République. Ils vont essayer de s’entendre entre eux. Cette première union des droites tourne à l’échec en 1877, dans un contexte politique rappelant à certains égards celui de 2024. Toute l’histoire de la IIIe République est celle de sa consolidation, puis de sa fragilisation, contre ses adversaires, désignés ou autoproclamés : le cléricalisme, le césarisme, le royalisme puis les ligues et le , le plus souvent classés à l’extrême droite. Initialement, dans le langage parlementaire et politique d’alors, l’extrême droite, ce sont les royalistes.
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