Mercredi 21 mai à 21 heures, Manchester United affrontera Tottenham Hotspur en finale de la Ligue Europa, au stade San Mamés de Bilbao (Espagne). Cette affiche 100 % anglaise, la troisième de l’histoire de la compétition, oppose deux clubs dont la saison en Premier League a été catastrophique. C’est peut-être ce qui rend la finale de ce soir aussi irrationnelle que tentante.
1. Pour savoir lequel des deux clubs anglais fait la pire saison
Respectivement 16e et 17e à une journée de la fin du championnat anglais, Manchester United et Tottenham signent l’une de leurs pires saisons depuis cinquante ans. En Premier League, les Red Devils ont déjà perdu 18 fois ; les Londoniens ont, eux, cumulé 21 défaites.
En cause ? Des effectifs fragiles sur le plan émotionnel, avec des défenses friables, notamment sur coups de pied arrêtés, et une forte dépendance à quelques jours-clés, tels que le capitaine Bruno Fernandes, du côté de Manchester, ou son homologue Son Heung-min et le défenseur central Cristian Romero, côté Tottenham.
Pour les deux clubs, cette finale est une occasion inespérée de sauver une saison calamiteuse. Outre le trophée et plus de 30 millions d’euros promis par l’Union européenne des associations de football (UEFA), le vainqueur de ce match sera qualifié pour la prochaine Ligue des champions.
2. Pour voir si Tottenham peut battre une quatrième fois Manchester United cette saison
Le club de la banlieue nord de Londres commence à ressembler à une bête noire pour Manchester United. Cette saison, Tottenham l’a déjà battu trois fois. D’abord en septembre 2024, en Premier League. A Old Trafford, le match perdu 0-3 avait très vite tourné au cauchemar pour les Red Devils : les Spurs avaient ouvert la marque dès la 3e minute, avant que Bruno Fernandes ne soit expulsé pour un vilain tacle sur James Maddison.
En décembre, c’est en Coupe de la Ligue que Manchester United avait de nouveau chuté 4-3, à Londres, au terme d’un match fou. Menés 3-0 à l’heure de jeu, les Red Devils étaient revenus au contact de leur adversaire grâce à deux énormes bourdes du gardien des Spurs, opportunément transformées par Joshua Zirkzee et Amad Diallo. Mais le capitaine londonien inscrivait ensuite le but du break d’un somptueux corner rentrant. Le but de Jonny Evans, dans le temps additionnel, n’avait rien changé à l’issue du match.
La dernière confrontation en date entre les deux équipes s’est jouée une nouvelle fois à Londres, en février, à l’occasion du match retour du championnat. James Maddison a offert une courte victoire (1-0) à son équipe, sur un mauvais dégagement de la défense de Manchester. Les Spurs visent désormais une passe de quatre aux allures de série historique.
3. Pour savoir si Ruben Amorim restera entraîneur des Red Devils
, avait déclaré Ruben Amorim, après la qualification de Manchester United dans la douleur et sous les sifflets de son propre public, en demi-finales contre Bilbao. Recruté en cours de saison pour plus de 10 millions d’euros, l’entraîneur portugais des Red Devils joue gros, mercredi. Le club du nord de l’Angleterre l’avait débauché au Sporting, qui vient d’être sacré champion du Portugal, à la suite du limogeage d’Erik ten Hag en novembre 2024. Mais il a hérité d’un effectif peu compatible avec sa philosophie de jeu : un 3-4-3 athlétique fondé sur la capacité à se projeter rapidement vers le but adverse. Le technicien s’est adapté, d’autant que la saison a été émaillée, comme chez son adversaire, de nombreuses blessures. Pour la finale, les incertitudes planent encore autour de la présence des défenseurs Matthijs de Ligt et Diogo Dalot ainsi que celle de l’attaquant Joshua Zirkzee. Une victoire ce soir pourrait lui ouvrir les portes de la transformation « en profondeur » de l’équipe, qu’il appelle de ses vœux.
4. Pour savoir si Ange Postecoglou peut briser la « malédiction » de Tottenham
Ange Postecoglou achève, lui, sa deuxième saison sur le banc de Tottenham, mais fait face à une « malédiction ». Le club n’a pas remporté de titre depuis 2008 (et une modeste Coupe de la Ligue) et est en quête d’un premier trophée majeur depuis sa dernière victoire Coupe de l’UEFA, en 1984, il y a plus de quarante ans. En 2019, Tottenham avait perdu en finale de la Ligue des champions contre Liverpool. Après un chatoyant premier exercice terminé à la 5e place du championnat, le technicien australien a dû composer avec de multiples blessures cette saison. Sa philosophie de jeu, , selon ses propres termes auprès de la radio britannique TalkSport, est faite d’attaques tranchantes, en s’appuyant notamment sur les latéraux et l’exploitation astucieuse des espaces, ainsi que d’un pressing haut et intense. Saura-t-il la mettre en œuvre face à Manchester United et vaincre la réputation de (équipe susceptible de s’effondrer dans les moments cruciaux) de Tottenham ?
5. Pour voir si Manchester United a surmonté ses traumatismes européens
A Manchester United, les glorieuses soirées européennes – trois Ligues des champions notamment – semblent bien lointaines. Depuis leur dernier titre en Ligue Europa, en 2017 face à l’Ajax (2-0, buts de Paul Pogba et Henrikh Mkhitaryan), les Red Devils peinent à exister sur la scène continentale. Plus aucun quart de finale de Ligue des champions atteint depuis, et un bourreau récurrent : le FC Séville, responsable de quatre éliminations. Cette saison, sans adversaire andalou à l’horizon, leur parcours a tout de même été laborieux. Il a fallu un triplé de Bruno Fernandes pour sortir la Real Sociedad, un incroyable retournement de situation face à Lyon (5-4 cumulé après prolongation), puis deux succès flatteurs contre Bilbao en demi-finales (3-0, 4-1). Enfin un titre en vue ? Réponse ce soir.
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