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Martin Fourcade renonce à la présidence du Comité d’organisation des JO d’hiver 2030 dans les Alpes françaises

Les nuages s’assombrissent au-dessus des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) d’hiver 2030, prévus dans les Alpes françaises. Le sextuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade a annoncé, lundi 3 février, renoncer à la présidence du Comité d’organisation de l’événement, dans un courriel envoyé le jour même aux différentes parties prenantes de ce dossier.

(…) , écrit-il à l’adresse des régions Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux collectivités concernées par les sites olympiques, ainsi qu’à l’Etat et aux représentants du mouvement sportif.

, a réagi la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative, Marie Barsacq.

Le renoncement du sportif français disposant du plus beau palmarès aux Jeux olympiques d’hiver conclut un feuilleton de plusieurs mois. Depuis qu’il avait fait acte de candidature, dans un entretien à , fin octobre 2024, le biathlète ne faisait pas l’unanimité auprès des différents acteurs des Alpes 2030.

Conflit d’intérêts

Martin Fourcade avait le soutien du mouvement sportif et de l’Etat – le président de la République, Emmanuel Macron, en avait fait le , en référence au champion olympique de canoë, patron des Jeux de Paris. Il avait aussi, de l’avis de nombreux acteurs, le meilleur profil pour attirer les partenaires, une donnée essentielle pour tenter d’équilibrer les comptes d’un événement structurellement déficitaire.

Mais il ne recueillait pas l’assentiment des deux exécutifs régionaux, et notamment celui de Laurent Wauquiez. Ce dernier, patron de la région AURA jusqu’à sa démission après avoir retrouvé son siège de député (Les Républicains) suite aux élections législatives de l’été 2024, craignait de se voir voler la lumière par un athlète internationalement reconnu – également membre du Comité international olympique (CIO).

Problème supplémentaire, Martin Fourcade est sous contrat avec, notamment, les marques Odlo et Rossignol. Deux équipementiers de sports d’hiver, un partenariat qui risquait de placer le Catalan dans une situation de conflits d’intérêts, bien qu’il s’en défendait. Sa candidature devait être soumise au contrôle de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui n’aura pas eu besoin de rendre public son avis.

Reste à savoir si les deux autres candidats déclarés pour présider le Cojop 2030 – l’ancienne skieuse acrobatique Marie Martinod et l’ex-biathlète Vincent Jay, soutenu par Laurent Wauquiez – sont toujours en course. Michel Barnier, lui, n’aura de toute évidence pas réussi à mettre tout le monde d’accord autour de la table. L’ancien premier ministre et coorganisateur des Jeux d’hiver d’Albertville en 1992 a été missionné pendant un an et de manière bénévole par le CIO pour accompagner la naissance du Cojop, qui doit être créé le 18 février – la date est confirmée par le ministère des sports, après avoir été maintes fois repoussée.

Soucieux des questions environnementales, Martin Fourcade, qui, dans son courrier, affirme ne pouvoir [se] [ses], dit désormais [son renoncement] .

Nicolas Lepeltier

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