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Nicolas Mahut, éliminé au premier tour du tournoi de double, dit adieu à Wimbledon, théâtre de son match le plus mémorable

La dernière de Nicolas Mahut à Wimbledon n’aura pas duré. Opposés à la paire Theo Arribage (France) et Patrik Trhac (Etats-Unis), le tennisman de 43 ans et son partenaire, Quentin Halys, se sont inclinés dès le premier tour du tournoi de double, en 1 heure et 42 minutes (6-3, 3-6, 6-7). Nicolas Mahut, qui a annoncé mettre un terme à sa carrière professionnelle à l’issue de la saison, ne foulera donc plus le gazon londonien, sur lequel il a disputé, en 2010, le plus long match de l’histoire du tennis.

Celui qui a commencé le tennis professionnel en 2000 aura, dans quelques mois, le temps de jeter un regard lucide sur sa longue carrière. Il repensera à ses quatre titres en simple ainsi qu’à ses nombreux succès en double avec son compatriote Pierres-Hugues Herbert, avec qui il a remporté les quatre tournois du Grand Chelem. Mais il se souviendra sans doute aussi de quelques défaites. La plus marquante d’entre elles a eu lieu sur le gazon de Wimbledon, il y a quinze ans.

Le 22 juin 2010, sur le court numéro 18, Nicolas Mahut, 148e mondial et issu des qualifications, affrontait l’Américain John Isner, 19e mondial et tête de série no 23. Une opposition comme une autre, à première vue. Mais la rencontre entra dans la légende comme le match le plus long de l’histoire du tennis, faisant exploser bon nombre de records (980 points, 180 jeux disputés, 216 aces).

68-70 au cinquième set

Alors que les deux hommes en étaient à deux sets partout au bout de deux heures et 54 minutes de jeu (4-6, 6-3, 7-6, 6-7), la nuit avait interrompu une première fois la rencontre. Le lendemain, le 23 juin, s’ouvrait une cinquième manche décisive, qui bascula dans l’irrationnel. A l’époque, l’ultime set ne s’achevait pas par un tie-break, mais dès que l’un des deux joueurs comptait deux jeux d’avance. Cette dernière manche s’étala encore sur deux jours et dura huit heures et onze minutes.

Au terme de onze heures et cinq minutes cumulées, réparties sur trois jours, John Isner s’imposa finalement 68-70 dans la cinquième manche ! L’Américain s’effondrait sur le gazon, ivre de joie. Nicolas Mahut faisait, lui, figure de merveilleux perdant.

, confiera-t-il à la sortie du court

Son adversaire expliqua, lui, que ce match les lierait à vie : .

Nicolas Mahut a écrit un livresur sa défaite ( Editions Prolongations, 2011) et a mis du temps à en faire le deuil, de peur qu’elle ne résume, à elle seule, sa longue carrière. « , confiait le joueur au micro d’Eurosport, il y a quelques semaines.

Après cette rencontre historique, les tournois du Grand Chelem ont décidé, en cas d’égalité 6-6 dans la cinquième manche, de départager les joueurs lors un « super tie-break » (le premier à 10 points, avec 2 points d’écart).Le record de John Isner et Nicolas Mahut devrait donc tenir encore très longtemps.

Yanis Soul

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