Pas facile de contenter tout le monde quand on est une jeune course qui n’a pas la vocation de durer trois semaines comme son homologue masculine. Depuis son retour au calendrier, le Tour de France Femmes a dû faire des choix géographiques, misant ainsi sur les routes du Nord-Est de l’Hexagone en 2022, et sur celles du Sud-Ouest en 2023. Quant à la dernière édition de la course, elle aurait tout aussi bien pu porter le nom de « Ligne Franco-Néerlando-Belge » puisqu’elle s’est déroulée entre Rotterdam et l’Alpe d’Huez (Isère), avec la moitié de ses étapes hors de France.
En 2025, pas de départ à l’étranger au programme. Dans un Palais des congrès de Paris plein de curieux, Marion Rousse, directrice de l’épreuve, a dévoilé, mardi 29 octobre, le tracé de la prochaine édition, programmée entre le 26 juillet et le 3 août. Cette fois-ci, cap vers la Bretagne, que le peloton féminin du Tour de France n’a encore jamais exploré dans sa courte histoire. , avait expliqué Marion Rousse en juin, au moment de lever le voile sur l’identité de la région de départ.
Micro en main sur la scène de l’amphithéâtre, l’ex-coureuse en a dit plus sur le cru 2025. Et le seront sûrement plus pour les spectateurs que pour les coureuses. Car dès la première étape entre le port de Vannes (Morbihan) et le circuit de Plumelec (95 km), le peloton sera confronté à une arrivée en haut de la côte de Cadoudal (1,7 km à 6,2 %). Un lieu qui a vu Bernard Hinault endosser la maillot jaune lors de la première étape de l’édition masculine 1985, et qui pourrait surtout faire des premiers écarts au classement général.
Deux étapes et c’est tout pour le sprint
De quoi donner quelques idées à la Polonaise Katarzyna Niewiadoma et à la Néerlandaise Demi Vollering. Lors du Tour 2024, la première était venue à bout de la seconde dans la quête du maillot jaune pour quatre petites secondes. Reste que de ce début de compétition en Bretagne devrait surtout intéresser la locale Cédrine Karbaol. Révélation de la dernière Grande Boucle, elle avait remporté une étape avant d’accrocher la sixième place du classement général.
Dès la deuxième étape, la Française de 23 ans et les autres leaders auront une autre occasion de gagner du temps – ou d’essayer de ne pas en perdre, c’est selon. Après le Morbihan, la Bretagne changera de paysage et de département en prenant la direction du Finistère, entre Quimper et Brest. Les coureuses les plus puissantes y trouveront un terrain de jeu à leur convenance avec une bosse d’un kilomètre pour conclure les 130 kilomètres de la journée.
Il sera ensuite temps de quitter la Bretagne pour la suite des neuf étapes – contre huit lors des éditions précédentes. Direction Angers lors de la troisième étape (162 km), qui sera suivie par une nouvelle journée pour sprinteuses, entre Saumur (Maine-et-Loire) à Poitiers (128 km). explique Marion Rousse.
Le col du Granier en juge de paix
A la vue de la suite du parcours, on peut presque se demander quel intérêt ont les sprinteuses à rester en course au soir de la quatrième étape. Car, au-delà, le tracé aura plus des airs de montagnes russes que de parcours cycliste. Le peloton continuera ainsi de traverser la France vers l’Est, montant crescendo par deux étapes accidentées et de moyenne montagne entre Chasseneuil-du-Poitou (Vienne) et Guéret dans la Creuse (166 km), puis Clermont-Ferrand – d’où était parti le Tour de France femmes en 2023 – et Ambert (124 km).
Ce terrain accidenté pourrait plaire à Pauline Ferrand-Prévot. La Française, tout juste championne olympique de VTT cross-country, a surpris son monde en annonçant son retour sur route.expliquait-elle à RMC en août. Les actes auront rapidement l’occasion de succéder aux paroles.
Car ce sera ensuite l’heure des choses très sérieuses à l’approche des Alpes. La septième étape traversera l’Ain, l’Isère et la Savoie avec le col du Granier en star de la journée, avec ses pentes à 5,4 % de moyenne sur près de 9 km. Elle terminera à Chambéry, d’où la huitième étape débutera le lendemain, avec au programme une arrivée au sommet du col de la Madeleine (18,6 km, à 8,1 %), qui devrait donner déjà une bonne idée du classement général final.
Mais les dés ne seront pas jetés pour autant. Car des défaillances sont à prévoir lors de l’ultime journée de course, courte (124 km), mais avec un dénivelé positif de 2 880 m sur la journée, entre Praz-sur-Arly (Haute-Savoie) et Châtel les portes du soleil. (11,6 km, à 8,5 %)prophétise Marion Rousse. Katarzyna Niewiadoma, Demi Vollering et les autres sont prévenues.
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